Si loin, si proche

Même s’ils ne s’exprimeraient sans doute pas de cette manière, je pense que la dynamique de la vie d’un réfugié est habitée par une soif, et très certainement, d’eau vive, d’une soif de vivre. La personne qui demande la protection de l’asile est travaillée par un mouvement qui change complètement sa vie. De la décision difficile à prendre qui l’arrache à un pays où il n’est plus possible de vivre, pendant ces traversées entravées de bien des dangers, jusqu’au parcours d’obstacles qui constitue la procédure d’accès à l’asile, et qui met à l’épreuve la crédibilité de la décision initiale, le mouvement qui anime la vie d’un réfugié procède d’un grand désir de vivre, d’une soif d’eau vive. Heureux sommes-nous de pouvoir, par notre accueil et notre hospitalité, offrir des moments «au bord du puits», des conversations où un «parler bien» advient avec une reconnaissance réciproque.

«Si loin, si proche», tel est le thème des JMiss, auxquelles JRS est invité à participer. Vous avez sans doute entendu ces mots dans le passage de la lettre aux Ephésiens qui a été lu. Vous aurez sans doute entendu aussi des expressions qu’il n’est pas difficile de relier à l’expérience des réfugiés et des migrants forcés : « vous étiez sans droit de cité, étrangers aux alliances, sans espérance… le mur de la séparation… vous qui étiez loin, vous êtes devenus proches… vous n’êtes plus des étrangers, des gens qui séjournent, vous êtes concitoyens des saints…». Il y aurait sans doute lieu de réfléchir sur ces expressions de la lettre de Paul, pour chercher à repenser et à améliorer les procédures d’accès à l’asile dans notre pays et en Europe : c’est là le travail d’ «advocacy» de JRS. Ici, en cette Eucharistie, nous entendons ces paroles d’une autre manière : Paul propose, avec l’aide de ces expressions, une intelligence du mystère du Christ. La nouveauté du Christ s’entend dans le mot de paix, annoncée à ceux qui sont loin comme à ceux qui sont proches ; dans le mot de réconciliation, qui invite à surmonter les fossés des différences culturelles ou nationales. Et surtout, le mystère du Christ, c’est la création d’un homme nouveau, tel qu’il nous est révélé dans la conversation avec la Samaritaine, et dans la réconciliation au-delà des murs qui séparent. Dans la rencontre et l’échange avec les réfugiés, c’est une expérience très heureuse. Dans l’entre-deux de nos conversations, il nous est donné de voir apparaître cet homme nouveau, qui surgit de manière inattendue de la rencontre de nos humanités réciproquement partagées. C’est alors que nous participons, ensemble, à cette construction dont parle Paul, une demeure de Dieu parmi les hommes, un vivre ensemble qui établit la paix.

Puisse ce mystère du Christ habiter nos vies et les illuminer de sa paix, nous qui vivons dans cette Europe vers où se tournent les réfugiés où la tradition de l’hospitalité demeure encore très forte.

Pedro Arrupe et l’intuition du JRS
Intervention aux JM de Franklin – 17/05/2011 – G. Causse sj

Le JRS, Service jésuite des réfugiés, a été créé en 1980 par le Père Pedro Arrupe, préposé général de la Compagnie de Jésus. Ce propos s’organisera autour de trois questions : tout d’abord, quels sont les événements qui ont été l’occasion de cette décision ? Ensuite, quelle forme a pris cette décision, à la fois dans le projet initial tel qu’Arrupe le présente et dans sa réalisation première, en particulier en Asie du Sud Est. Enfin, que pouvons-nous dire de l’intuition fondamentale qui a porté le Père Arrupe à répondre à de tels événements de cette manière-là ?

Le contexte
Replaçons-nous dans le contexte de l’époque. Entre 1970 et 1990, de très nombreux ressortissants du Laos, du Vietnam et du Cambodge cherchent à fuir les régimes communistes qui dirigent leurs pays. La situation des habitants du Cambodge est particulièrement dramatique. En quatre années d’exercice du pouvoir (75-79), le régime des Khmers rouges anéantit le pays et élimine un tiers de la population. C’est par dizaines de milliers que les survivants affluent aux frontières thaïlandaises dans l’espoir de trouver refuge. Ils sont rassemblés dans des camps, totalement dépendants de l’aide internationale. D’autres, comme les Vietnamiens, fuient par la mer : on les appellera les boat people. Face à cette tragédie, plusieurs pays dans le monde réagissent. En France, à cause de la crise qui dure depuis 1973, les discours politiques sont à la maitrise des flux migratoires et à l’arrêt de l’immigration de travail. Et pourtant, face à la mobilisation populaire, relayée par des personnalités de tous bords (de Raymond Aron à Jean-Paul Sartre), le gouvernement organisera à partir de la fin de l’année 1979 l’accueil de 130 000 réfugiés.
Pendant les fêtes de Noël 1979, le Père Arrupe est, comme tant d’autres, frappé et choqué par les conditions terribles réservées à ces milliers de boat people et de réfugiés. Comment ne pas voir l’effet de révélateur qu’a pu produire cette fête quant au sens de cette tragédie et à l’action à mener pour y faire face. En effet, à Noël, nous nous souvenons qu’avant même d’être né, Jésus est un migrant et bientôt un réfugié. Il est né dans une famille qui a dû partir de chez elle à cause d’un recensement, et à peine né, il est emmené par ses parents en Egypte pour échapper à la folie meurtrière d’Hérode. Il n’est pas anodin de trouver dans la chapelle du Centre Astalli, haut lieu du JRS à Rome, où 20 000 réfugiés sont accueillis chaque année, une fresque représentant la Sainte famille fuyant en Egypte.
Ce jour-là, le Père Arrupe prend la décision d’envoyer des télégrammes – à l’époque il n’y avait pas encore internet – à une vingtaine de Provinciaux dans divers pays du monde pour leur faire part de sa détresse, leur demandant ce que la Compagnie de Jésus pourrait faire, dans chacun de leurs pays, pour soulager la misère de ces réfugiés.

Le projet
Le Père Arrupe a reçu en réponse à son appel des propositions nombreuses : aide en personnel, aussi bien pour l’éducation que pour la pastorale, aide en matériels, en nourriture et médicaments, ainsi que des dons en espèces. Par ailleurs, des Provinciaux ont mené des actions auprès des médias pour sensibiliser les gouvernements et les citoyens.
Après cette première vague de réponses, et après avoir consulté ceux qui l’entourent à Rome, il décide que cette mission nouvelle sera l’une des priorités de l’ordre. Il envoie une lettre à toute la Compagnie le 14 novembre 1980 pour annoncer la création du JRS.
Il y présente cette mission comme un défi, mais un défi qu’il est impossible d’ignorer si les jésuites veulent rester fidèles aux critères de la mission définis dans leurs Constitutions par leur fondateur, Saint Ignace de Loyola, et reprises dans les diverses Congrégations Générales. Ces critères des missions sont les suivants : viser un plus grand bien commun, répondre à une urgence qui ne fait que croître, à un problème particulièrement difficile et complexe, et privilégier les lieux où d’autres ne peuvent pas aller.
La situation des réfugiés répond à ces critères. Ils sont un appel qui renvoie les jésuites à leur vocation première, celle d’être un ordre missionnaire, un ordre disponible à ces appels. Cette disponibilité doit être celle des jésuites, mais aussi des institutions dont ils sont garants, et des laïcs avec qui ils travaillent dans ces institutions. C’est à la fois sur des personnes et sur des institutions que le Père Arrupe compte pour relever le défi du JRS. C’est là un aspect essentiel son intuition : cette mission n’est pas d’abord celle de tel ou tel jésuite, mais de l’ensemble de la Compagnie, dans toute son ampleur en termes de réseaux et d’institutions. C’est une mission universelle et transversale, à laquelle le Corps entier doit répondre.
Pour Arrupe, le service du JRS sera triple : humain, pédagogique et spirituel. Il ne s’agit pas d’un service d’urgence, qui se limiterait à donner de la nourriture et un toit. Il s’agit de se mettre au service de tout l’homme, et de son chemin d’humanisation et de divinisation. Et il conclut sa lettre aux Provinciaux par ces mots : « Saint Ignace nous appelle à aller en tout lieu où nous pourrons rendre un plus grand service de Dieu. Les besoins spirituels aussi bien que matériels de près de 16 millions de réfugiés à travers le monde peuvent difficilement être plus grands. Dieu nous appelle à travers ces personnes vulnérables. Nous devons considérer la possibilité d’être capable de leur venir en aide comme un privilège qui en retour apportera de grandes bénédictions pour nous et notre Compagnie. »

Les premiers pas
Un peu moins d’un an après ce lancement, le Père Arrupe se rend en Thaïlande où il dresse un premier bilan d’un travail à la fois merveilleux et très difficile. Parmi les jésuites présents, il y a le Père Ceyrac que vous connaissez certainement, qui venait d’arriver pour travailler dans les camps à la frontière entre la Taïlande et le Cambodge.
La mission s’est révélée difficile pour des raisons multiples, raisons culturelles, climatiques, politiques, religieuses. Même si les jésuites qui sont là témoignent qu’ils y sont heureux, Arrupe insiste pour que tous les jésuites de Thaïlande se considèrent partie prenante de cette mission auprès des réfugiés, s’il le faut en quittant leurs missions présentes. Il reconnaît que le chemin sera long, la situation mondiale étant très instable. Il invite chacun à allier prudence et courage, réflexion et prière, personnellement et communautairement. Dans des missions aussi difficiles, seule la force de l’Esprit permet de tenir, ce qui suppose d’aller dans sa direction, sans fléchir, donc de l’écouter sans cesse pour le suivre.
A plusieurs reprises, lors de ces rencontres, il dévoilera le fond de son intuition. L’excellence à laquelle les jésuites sont appelés est celle de l’engagement envers le Christ, engagement qui passe par la capacité à inviter d’autres, chrétiens ou non, à travailler aux mêmes missions. Arrupe y voit rien de moins qu’une pré évangélisation. En conclusion de l’une de ses interventions, il dira : « Priez, priez beaucoup. De telles questions ne sauraient se résoudre par les seuls efforts humains. Je suis en train de vous dire des choses importantes, un message – peut-être le chant du cygne de la Compagnie. … Si nous sommes à l’aube d’un nouvel apostolat de la Compagnie de Jésus, nous devons être éclairés par l’Esprit Saint. Cela demande une unité d’esprit, nous sommes en train de vivre les douleurs de l’enfantement qui précèdent la naissance. » (6 août 1981)
Ces mots prennent une dimension toute particulière si l’on pense qu’ils sont prononcés la veille du jour où Arrupe sera terrassé par une thrombose cérébrale qui le laissera dans l’incapacité de parler et de marcher. Ce sont là pratiquement ses derniers mots en tant que Préposé général en plein exercice.

L’enracinement spirituel de JRS
Avec la création de JRS, nous rejoignons le cœur de la spiritualité que Pedro Arrupe  : elle est l’amitié avec Jésus pauvre et persécuté. « Que fait la pauvreté ? – écrit-il en décembre 1973 – Elle dispose l’instrument humain à l’union avec Dieu, et elle lui donne la mobilité apostolique ». Il poursuit sa lettre en évoquant la situation d’un jésuite arrivant dans une terre de mission. « Se sentir seul dans une grande cité, sans connaître personne, sans amis, se voir dépourvu de tout , tant des choses matérielles que du soutien et de la sécurité qu’offrent les relations humaines ordinaires ; être pauvre aussi en ce qui concerne la langue, ne pouvant s’exprimer pour dire aux autres qui nous sommes et ce que nous voulons ; se retrouver toujours dans une position d’infériorité ; (…) être le pire interlocuteur dans une discussion et se rendre compte de la mauvaise impression que nous donnons aux autres et de la compassion ou même de l’hostilité avec laquelle les autres nous regardent. Tout cela nous apprend, mieux que des théories vides, ce que signifie réellement la pauvreté. Le sens radical de ne rien posséder nous libère d’un attachement aux choses extérieures et cela nous rend aussi vraiment humbles de cœur, car le fait d’être pauvre veut dire être humilié, et c’est précisément dans les humiliations qu’on apprend la pauvreté… la vraie pauvreté développe une spiritualité qui est joyeuse, forte et virile… Elle produit une vigueur spirituelle et une extraordinaire résistance dans les engagements apostoliques ».
Comment ne pas voir dans ces lignes un écho de sa propre expérience du Japon (1938-1965), expérience de missionnaire dans laquelle il lit une pédagogie spirituelle radicale où il a approfondit son amitié avec Jésus, sur laquelle tout le reste est fondé. Et il est frappant de voir combien la situation décrite par Arrupe est proche de celle que vivent les réfugiés. Dans les réfugiés, Arrupe reconnaît des amis, pour lui et pour la Compagnie. Il a la certitude intérieure que vivre avec les réfugiés donnera à ses compagnons d’être davantage ce qu’ils sont appelés à être, apprenant au milieu d’eux l’humilité et la joyeuse force que donne la présence du Christ dans sa mission. Cette mission est simple : elle consiste à annoncer la Bonne nouvelle du Royaume, dans l’amitié où s’enracinent le service de la foi et promotion de la justice, la rencontre des cultures et le dialogue des religions. Cette intuition demeure, et le JRS a été confirmé en 2008 comme l’une des missions prioritaires de la Compagnie aujourd’hui.

Jacques Mercier est accueillant dans le Réseau Welcome.

Voici le témoignage donné aux classes de 6è-5è.

Notre rencontre

Il faudrait plutôt parler de nos rencontres parce que, nous aussi, nous avons dû faire un bout de chemin. C’est sûr que nous n’avons pas tout laissé derrière nous, mais il a fallu nous décider à s’ouvrir à l’idée d’accueillir un étranger. Ouvrir notre appartement, notre maison à quelqu’un d’inconnu.

J’avais vu dans une revue du Secours Catholique un article au sujet de JRS. Après y avoir réfléchi et en avoir parlé avec ma femme, je me suis dit que nous pourrions offrir une chambre inoccupée à un demandeur d’asile du réseau Welcome. Alors un matin j’ai poussé la porte de JRS où j’ai rencontré Isabella.

Nous avons été invités à une réunion où nous avons rencontrés des demandeurs d’asile, des tuteurs, des personnes qui accueillaient déjà des demandeurs d’asile. Chacun s’est présenté et ensuite nous avons discuté. Ce qui nous a frappés au cours de cette réunion, c’est que chacun était heureux de se retrouver et de se revoir. Depuis nous avons participé à d’autres rencontres et chaque fois, nous sommes heureux de ces rencontres, de revoir les autres personnes du réseau, de discuter des uns et des autres.

Imaginaire

Pour moi, avant de connaître JRS, les demandeurs d’asile étaient des personnes bien sûr mais des personnes invisibles et qui voulaient le rester, sans papier, sans existence légale. Maintenant, je crois que je comprends mieux qu’il existe des règles, certainement compliquées mais des règles quand même qui sont là pour protéger les demandeurs d’asile, des procédures, longues et lentes, mais qui font que les demandeurs d’asile ont des droits qui sont reconnus même si les lourdeurs et les lenteurs administratives, les moyens humains et financiers insuffisants, font que l’exercice effectif de ces droits est difficile.

Regard

Pour moi, le regard qui me reste, c’est celui d’Azeez, le premier demandeur d’asile qui est venu chez nous un matin de novembre. Il ne faisait pas bien chaud, en fait il commençait à faire vraiment froid et Azeez n’avait pas grand-chose pour se protéger du froid, un petit pull en coton et un blouson pas chaud du tout. Avant de venir chez nous, il avait passé plusieurs nuits dans la rue. Nous sommes allés jusqu’à sa chambre et Azeez s’est installé tranquillement. Quand il est revenu ensuite pour déjeuner avec nous, il avait un grand sourire et ce sourire valait beaucoup.

Changement après la rencontre, changement chez la personne

Jusqu’à présent, nous avons accueilli 5 demandeurs d’asile, Azeez qui venait du Nigéria et qui parlait anglais, Khader de la Côte d’Ivoire, Ali Reza d’Afghanistan, Aminata de Guinée et hier Javad qui vient lui aussi d’Afghanistan.

5 personnes, chacune avec son histoire, son passé, son voyage, ses attentes.

Ces personnes nous les rencontrons au fil des jours, des semaines à leur rythme. Nous essayons d’être disponibles et ouverts pour les écouter. Il faut aller à nos rythmes respectifs pour cheminer, se rencontrer et échanger en étant toujours soucieux de respecter la personne que nous accueillons. Elle nous dit ce qu’elle veut nous dire quand elle veut nous le dire. Nous essayons d’être attentifs sans empiéter sur son jardin secret. Quelquefois, nous voudrions en savoir plus, nous nous disons que peut-être, nous pourrions mieux l’aider si nous en savions plus. En y réfléchissant, je crois que cela ne sert à rien de vouloir aller trop vite. Chacune des personnes que nous avons rencontrées a sa vie, nous sommes là pour essayer les aider modestement à une période difficile de leur chemin.

Les Journées Missionnaires du collège Franklin, à Paris, sont comme la fête du collège qui, à cette occasion, se tourne vers les missions lointaines ou proches. Cette année, le thème portait sur les réfugiés, avec l’aide du réseau de JRS France. Pendant toute l’année, des manifestations (conférences, concerts, opérations de Carême…) les ont préparées, jusqu’à la dernière semaine de mai.

L’équipe de JRS France a proposé des animations dans les classes pendant la « grande semaine ». En commençant par les plus petits jusqu’aux plus grands, chaque animation proposait un thème adapté, et un passage biblique :

• Raconter une histoire d’enfant réfugié, et la fuite en Egypte
• Ouvrir les yeux sur les réfugiés dans notre pays, et l’aveugle-né
• Se rendre compte de nos regards sur les réfugiés, et Ruth
• Découvrir le réfugié comme une personne, et la parabole de la perle
• Témoignage de la transformation vécue par le réfugié, et Abraham
• Trouver une relation juste avec le réfugié, et Emmaüs
• La rétention est-elle acceptable ?
• Qu’est-ce que l’externalisation de l’asile ?

Les deux derniers thèmes ont été traités par Christophe Renders, directeur de JRS Belgique, venu spécialement de Bruxelles.

Pendant les Journées Missionnaires, le grand témoin fut Mateo Aguire, ancien directeur régional en Afrique. Mateo a prononcé un discours lors du grand repas des JM, et présidé une très belle Eucharistie finale. Il a montré dans son homélie comment le Christ nous avait confié son style pour les missions que nous assumons.

Le collège Franklin participe d’une mission spécifique de la Compagnie, tout comme le JRS, chacun dans leur domaine. Les Journées Missionnaires ont été l’occasion de voir ces deux missions entrer en résonnance, de manière très heureuse. Le style de l’accompagnement marque l’unité des missions confiées par la Compagnie à un grand nombre de collaborateurs et collaboratrices.