JRS, avec 11 autres organisations nationales et internationales qui travaillent en Grèce, a publié un rapport de synthèse sur la situation que vivent les migrants dans ce pays depuis l’accord entre l’Union Européenne et la Turquie.
En effet, depuis l’application de cet accord et la fermeture de la frontière nord de la Grèce avec la Macédoine, la Grèce, traditionnellement pays de transit, est devenu un pays hôte accueillant près de 60.000 personnes déplacés, pour une période longue et indéfinie.
Reconnaissant les efforts du gouvernement grec jusqu’à présent, le rapport souligne le besoin d’établir un plan stratégique à long terme pour l’accueil des migrants. Or, selon la date de leur arrivée, leur nationalité, ou le fait d’être sur le continent ou sur les îles, les migrants sont soumis à des procédures d’accueil et d’asile très différentes, en ce qui concerne notamment le type et la qualités de l’hébergement, la liberté de mouvement, l’accès aux services sociaux.
La sécurité est un problème grandissant, donnant lieu à des scènes de violence ou des tentatives de suicide. Des épisodes de violence basée sur le genre, notamment des violences sexuelles, sont observés, exigeant, entre autres, des hébergements séparés pour les femmes seules, les familles ou les personnes vulnérables.
La situation des enfants non accompagnés est aussi préoccupante. Il est urgent de leur procurer un hébergement sûr et l’accès à l’éducation, interrompue par le déplacement. Par ailleurs, le rapport souligne que la détention des enfants est inacceptable et constitue une violation des droits de l’enfant.
L’accès à l’information – notamment à l’information juridique – est une autre grande lacune. La complexité du système d’asile, l’insuffisance de moyens et de personnel spécialisé, ou les problèmes linguistiques rendent les migrants vulnérables aux rumeurs ou aux informations erronées, qui conduisent à des prises de mauvaises décisions. L’aide juridictionnelle est aussi largement insuffisante, notamment parce qu’elle ne couvre qu’une partie de la procédure d’asile.
Le rapport dénonce encore l’inefficacité des mécanismes de regroupement familial et de relocalisation, dont les procédures doivent être renforcées et élargies. Le principe de partage des responsabilités entre les pays de l’UE inhérent à ces dispositifs était ambitieux ; cependant, la charge de l’accueil, de l’enregistrement, de l’hébergement et du soin des dizaines de milliers de personnes arrivées en Grèce et en Italie repose toujours sur ces deux pays.
L’augmentation de la migration en Europe exige une réponse collective de l’UE, basée avant tout et surtout sur l’impératif humanitaire de sauver des vies et sur le respect des droits de l’Homme et du droit international. Ainsi, reconnaissant la complexité du contexte, les organisations à l’origine du rapport adressent des recommandations à l’UE et ses Etats-membres, au Gouvernement Grec, au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et à tous les acteurs humanitaires sur le terrain.
Pour lire le rapport vous pouvez cliquez ici [En anglais]