Un article des Echos du 5/11/2015 :
BRUXELLES. 5 novembre (Reuters) – La Commission européenne table sur l’arrivée de trois millions de demandeurs d’asile dans l’Union d’ici la fin 2017, un mouvement qui devrait soutenir la croissance économique et pourrait même bénéficier à long terme aux finances publiques grâce à l’intégration d’une partie des réfugiés dans la population active.
Dans ses prévisions économiques d’automne, l’exécutif communautaire dit s’appuyer, pour estimer l’impact économique de l’afflux de demandeurs d’asile, sur l’hypothèse d’un million d’arrivées cette année, 1,5 million en 2016 et 500.000 en 2017.
Si les réfugiés dont la demande d’asile est acceptée ont le même niveau de qualifications que les citoyens des pays qui les accueillent, la croissance du produit intérieur brut (PIB) de l’UE pourrait augmenter de 0,21 point de pourcentage l’an prochain et de 0,26 point en 2017.
S’ils sont moins qualifiés, leur contribution positive à la croissance serait inférieure, de 0,14 point en 2016 et de 0,18 point l’année suivante, précise la CE.
Ce mouvement d’immigration aurait parallèlement un impact très limité sur les finances publiques de l’Union: il creuserait le déficit budgétaire cumulé des pays membres de 0,04 point de PIB en 2016 comme en 2017 mais le réduirait de 0,03 et 0,05 point respectivement en 2019 et 2020, montrent les simulations de la Commission.
« Même inéquitablement réparties entre les pays, les dépenses publiques supplémentaires estimées liées à l’arrivée de demandeurs d’asile sont limitées pour la plupart des Etats membres », conclut-elle.
Pour les pays de transit les plus concernés, le coût budgétaire serait au maximum de 0,2% du PIB cette année avant de revenir vers zéro l’an prochain.
Pour les pays considérés comme des destinations finales pour les demandeurs d’asile, comme l’Allemagne, l’impact serait là encore de 0,2% du PIB au maximum pour 2015 mais il augmenterait légèrement pour certains en 2016.
En Suède, qui figure parmi les pays dans lesquels la part des réfugiés dans la population totale est la plus élevée, le coût budgétaire serait plus élevé, de l’ordre de 0,5 point du PIB cette année, et la contribution à la croissance plus faible, précise la Commission.
Jan Strupczewski; Marc Angrand pour le service français
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