Déclaration du Directeur de JRS International appelant à soutenir les pactes mondiaux sur les réfugiés et la migration :
« Le juste répondra au roi : Seigneur, quand t’avons-nous vu affamé, et nous t’avons donné à manger, ou assoiffé, et nous t’avons donné à boire ? Et quand t’avons-nous vu étranger et t’avons-nous accueilli, ou nu et t’avons-nous donné des vêtements ? Et quand est-ce qu’on vous a vu malade ou en prison et qu’on vous a rendu visite ? Et le roi leur répondra : Je vous le dis en vérité, comme vous l’avez fait à l’un des plus petits de ceux qui sont membres de ma famille, vous me l’avez fait à moi. » Matthieu 25, 37-40
Rome – L’ONG Jesuit Refugee Service appelle les Etats membres des Nations Unies à répondre à ce moment historique pour les réfugiés et les migrants, et à soutenir les pactes mondiaux des Nations Unies sur les réfugiés et les migrants qui entrent tous deux dans leur phase finale d’adoption.
Le 13 novembre dernier, la Troisième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la « résolution omnibus » qui comprenait le rapport annuel du HCR à l’Assemblée générale des Nations Unies, qui intègre le Pacte mondial pour les réfugiés. Alors que 176 pays ont voté en faveur de la résolution, les États-Unis ont voté contre, trois pays se sont abstenus et d’autres ont exprimé des réserves sur certains aspects de la résolution. Un certain nombre de pays se sont également retirés des consultations qui ont abouti au Pacte sur les migrations et ont indiqué qu’ils n’y adhéreraient pas.
JRS International regrette cette tendance. Il est évident pour tous les observateurs que la migration est un phénomène véritablement mondial, étroitement lié aux situations d’inégalité dans le monde. Les migrations mondiales posent des défis mondiaux et exigent des réponses mondiales. Le processus qui a conduit à l’adoption du Pacte relatif aux migrations et aux réfugiés était une tentative sans précédent de recherche de solutions coordonnées à l’échelle mondiale. Les textes qui nous sont soumis sont le résultat de deux années de consultations approfondies. Abandonner le processus à ce stade saperait la confiance nécessaire au niveau international pour traiter de questions aussi complexes.
En outre, JRS International note que les pactes sont des instruments non contraignants qui ne compromettent en rien la souveraineté nationale ou les droits des Etats à gérer la migration régulière et irrégulière et à établir une distinction juridique entre les deux.
Le Pacte pour les réfugiés ne vise pas à remplacer la Convention de 1951 sur les réfugiés, qui compte 145 États contractants, ni le Protocole de 1967, qui a été ratifié par 146 États. Les deux pactes proposent des systèmes et des plates-formes qui permettent de gérer les mouvements de réfugiés et les migrations à l’échelle mondiale de manière à protéger la sécurité, la dignité, les droits de l’homme et les libertés fondamentales de toutes les personnes en déplacement, quel que soit leur statut. Les deux pactes reconnaissent également la nécessité, souvent ignorée dans le passé, de soutenir et de protéger les pays et les communautés hôtes.
Le principe de solidarité est au cœur des deux pactes : la responsabilité de la protection des réfugiés et des migrants vulnérables doit être partagée par tous. Par exemple, 80 % de tous les réfugiés vivent dans seulement huit pays, et la grande majorité d’entre eux sont accueillis par le Sud. Le fardeau financier et les autres coûts peuvent et doivent être partagés et gérés par tous les pays.
JRS International reconnaît les préoccupations des pays qui citent la » sécurité nationale » comme raison d’exclure ou de pénaliser les réfugiés. Toutefois, les États doivent se rappeler que la sécurité ne consiste pas à sécuriser les frontières, mais à assurer la sécurité de tous les peuples. Les droits fondamentaux de l’homme doivent aussi toujours être pris en compte lors de l’examen des mécanismes et des politiques de sécurité.
JRS International appelle également les acteurs étatiques et non étatiques à investir dans des approches de développement à moyen et long terme pour répondre aux besoins humanitaires des personnes déplacées de force. La croissance de l’économie et des infrastructures dans les pays d’accueil contribue à la résilience nationale et renforce la capacité des États à répondre aux besoins des communautés d’accueil et des réfugiés.
La mission de JRS est d’accompagner, de servir et de défendre la cause des réfugiés. Nous appelons la communauté mondiale à accompagner toutes les personnes vulnérables dans leurs déplacements, à subvenir à leurs besoins fondamentaux et à coopérer à la tâche privilégiée de leur donner espoir, en commençant par l’approbation unanime des deux pactes mondiaux.
Rev. Thomas H. Smolich SJ
Directeur International
Jesuit Refugee Service