Josette SILVESTRI est membre du Réseau Welcome Metz. Elle a partagé son expérience comme famille d’accueil, elle nous raconte ce que c’est de partager des histoires, des points de vue et parfois la douleur. Également, elle a partagé la lettre de l’un d’eux, ci-dessous les deux témoignages :
Témoignage du Josette
Nous avons accueilli Amir 2 mois cet été et Reza 3 semaines en octobre. La Syrie et l’Afghanistan. Deux pays totalement inconnus sinon par les médias qui nous renvoient les horreurs de la guerre. J’avais l’image d’hommes enrubannés, mitraillettes au poing. Amir a beaucoup partagé avec nous cette guerre, ses angoisses en pensant à sa famille restée dans cette petite ville près d’Alep et sa joie quand DAECH s’est retiré et qu’il a pu à nouveau communiquer avec elle. Nous étions là, partageant quand il voulait parler, nous taisant quand il ne le voulait pas. Nous avons découvert avec lui, ce pays dévasté, sa culture, sa cuisine. Maintenant, il est étudiant à Paris. Tout va bien pour lui. Il nous téléphone régulièrement pour nous donner des nouvelles.
Et un samedi soir, un coup de fil de welcome, une urgence. Reza, un afghan. Dans la rue, épileptique, en danger. Le lendemain, il arrivait chez nous avec médecins du monde. Une autre souffrance, un autre pays, un autre parcours. Devant sa misère, devant cette France qui lui refusait l’asile parce que dublinisé en Roumanie, devant cet homme si gentil, je me suis dit qu’il ne repartirait pas sans un peu de chaleur, sans une main tendue, sans un autre regard de la France. Il est reparti en Afghanistan où il a retrouvé sa femme et sa petite fille. Je vais vous lire son témoignage. Celui d’un homme habitant dans un petit village, sans eau ni électricité, sans route ni wi-fi, côtoyant DAECH et les talibans mais pour qui l’essentiel se situe bien au niveau du coeur.
Témoignage du Reza
Je suis vraiment reconnaissant à chaque personne qui font partie du réseau d’accueil. Avant de vous rencontrer, j’ai passé les pires moments de ma vie à Blida. C’était vraiment horrible d’être à Blida sans abri. Pour être honnête, je ne peux pas vraiment expliquer comment j’ai vécu ce temps à Blida mais je suis vraiment reconnaissant à Dieu que bientôt après, il a entendu mes prières et qu’il m’a amené chez une famille. Je me sentais comme si j’avais rencontré cette famille il y a des années et le temps que j’ai passé avec elle était comme un rêve pour moi, avec beaucoup de confiance. Et je crois pouvoir dire que cette famille a fait alors pour moi plus que ma propre famille. Et leurs pensées, tous les mots donnaient de nouveaux espoirs, un nouveau courage pour ma vie. Je souhaite et j’espère le meilleur pour cette famille. Je n’oublierai jamais. Je ne couperai jamais la relation et je peux dire le nom de cette famille avec beaucoup de fierté et beaucoup d’amour.
Je vous aime tous.
Je vous respecte tous.
Je vous vénère tous.
Je vous embrasse tous.
Je ne vous oublierai jamais
C’est un magnifique cadeau pour nous.
Nous non plus, nous ne l’oublierons jamais
Bonne continuation à vous.
Bien amicalement