Vous trouverez ici une traduction du communiqué de presse de JRS Europe.
Ukraine : A travers l’Europe, JRS agit pour accueillir les réfugiés
JRS (Jesuit Refugee Service) a suivi avec inquiétude l’actualité en Ukraine avant même le début de l’offensive militaire russe. Nous nous joignons au pape François pour pleurer « l’absurdité diabolique de la violence » et pour demander à toutes les parties de « s’abstenir de toute action qui causerait davantage de souffrances ». Alors que nous espérons que les personnes déplacées pourront bientôt rentrer en toute sécurité, JRS mobilise des ressources dans le monde entier pour apporter un soutien d’urgence en Ukraine et dans les pays voisins. JRS est proche dans ses pensées des personnes contraintes de quitter leur domicile. Nous saluons les efforts déployés par l’UE et ses États membres, en particulier ceux voisins de l’Ukraine, pour maintenir les frontières ouvertes et accueillir ceux qui sont forcés de fuir et nous appelons l’UE à réagir avec unité et solidarité à court et à long termes.
En Ukraine : aider les personnes en fuite, soutenir les déplacés internes
A Lviv, où JRS est présent, la situation sécuritaire est encore relativement calme. De nombreuses personnes arrivent d’autres parties de l’Ukraine. La majorité d’entre elles ont l’intention de rejoindre la frontière polonaise et ont souvent besoin d’aide ou d’un endroit où passer la nuit pour s’y rendre. La maison des réfugiés de JRS, d’une capacité d’environ 20 personnes, est actuellement utilisée à cette fin. La maison de retraite des jésuites a également été immédiatement transformée en maison de transit pour les personnes déplacées.
En Roumanie : JRS en première ligne
Entre le 24 et le 28 février, 70 000 personnes ont transité d’Ukraine vers la Roumanie. Environ 30 000 d’entre elles sont rapidement parties vers d’autres pays de l’UE, tandis qu’environ 28 000 ont choisi de rester. Seule une petite minorité a officiellement demandé l’asile pour le moment, de sorte que la plupart n’a pas accès aux conditions d’accueil des demandeurs d’asile. Les autorités et les citoyens roumains font preuve d’un grand élan de solidarité pour accueillir les personnes, mais le besoin de coordination se fait sentir dans les différentes réponses à apporter.
JRS Roumanie apporte un soutien dans les centres pour demandeurs d’asile le long des frontières, ainsi qu’un soutien aux personnes qui n’y sont pas, en fournissant des kits de bienvenue, en agissant comme médiateur entre les donateurs privés, les organisations gouvernementales et les personnes dans le besoin, en aidant les personnes à atteindre les aéroports et les gares, en offrant un hébergement dans le lieu d’accueil de JRS et en recherchant d’autres logements pour les personnes dans le besoin.
En Pologne et en Hongrie : créer et soutenir une infrastructure d’accueil
La Pologne est pour le moment le pays qui reçoit le plus d’arrivées de personnes en provenance d’Ukraine. Beaucoup séjournent avec leur famille et leurs amis et voyagent vers d’autres pays de l’UE. JRS se mobilise pour faciliter le transport des personnes depuis les frontières ainsi que pour apporter des fournitures de base et aider les personnes à trouver un logement provisoire grâce à une aide à la location. Un soutien supplémentaire sous forme d’assistance juridique, administrative et psychologique est en cours d’organisation.
La Hongrie accueille pour le moment un plus petit nombre de personnes, y compris des Hongrois qui vivaient de l’autre côté de la frontière ukrainienne. Le gouvernement a exprimé sa volonté de soutenir les réfugiés et la population hongroise réagit de manière très accueillante. JRS a une modeste présence dans le pays et évalue actuellement la meilleure façon d’être utile. La Hongrie est traditionnellement un pays de transit pour les réfugiés, mais dans ce cas, si le conflit continue, il est probable que de nombreux Ukrainiens voudront rester. JRS étudie donc déjà les besoins de soutien à moyen terme comme l’aide au logement, à côté des besoins plus immédiats tels que la nourriture et les médicaments.
En Europe du Sud-Est : se préparer depuis la « deuxième ligne »
Gardant à l’esprit l’expérience de la crise de Crimée en 2014, JRS en Europe du Sud-Est (Croatie, Bosnie-Herzégovine, Serbie, Kosovo, Macédoine du Nord) se prépare également à recevoir des déplacés ukrainiens si le conflit persiste. Un plan d’urgence est préparé, y compris la recherche de logements potentiels au sein des familles, des paroisses et des maisons jésuites. Des contacts avec les autorités gouvernementales et les municipalités, telles que la ville de Zagreb en Croatie, sont en train d’être établis afin d’offrir l’hospitalité en cas de besoin.
Au niveau de l’UE : plaider pour une réponse accueillante
Au niveau régional, JRS Europe surveille les évolutions de la situation dans la région dans son ensemble et la réponse de l’UE en particulier.
Nous nous félicitons de la réponse positive initiale des États membres de l’UE, déterminés à réagir en tant qu’Union et à offrir une protection aux personnes qui fuient l’Ukraine ; et nous soutenons fermement la proposition d’activer la procédure de protection temporaire en cas d’afflux conséquent de réfugiés, comme prévu par la Directive sur la protection temporaire.
Nous tenons à souligner que toutes les personnes fuyant le conflit en Ukraine doivent être autorisées à quitter le pays, quelle que soit leur nationalité. Une fois en sécurité et dans des conditions d’accueil adéquates, les besoins de protection des ressortissants de pays tiers qui ne sont pas ukrainiens peuvent être évalués selon les procédures existantes et le rapatriement de ceux qui souhaitent retourner dans leur pays d’origine peut et doit être facilité.
Outre la réponse immédiate, les États membres de l’UE doivent discuter et convenir rapidement d’un système de partage des responsabilités, y compris des mesures de relocalisation claires, afin de garantir que la charge des pays voisins de l’Ukraine demeure acceptable et que les normes de l’UE en matière de protection et de conditions d’accueil puissent être respectées et garanties. Enfin, les besoins de protection des Ukrainiens qui se trouvaient déjà à l’extérieur du pays lorsque le conflit a éclaté doivent également être reconnus.