La communication :
un besoin mais comment faire ?
Le 1er mars 2017, nous nous sommes réunis à JRS en fin de journée pour débattre sur le thème de la communication. Le sujet avait été choisi et préparé par Abraham – journaliste, réfugié et membre de Welcome jeunes, originaire de l’Erythrée – et Adèle – professeur des écoles, membre de WJ et française.
Ils ont présenté en introduction les raisons qui les avaient poussées à choisir ce sujet : nous sommes tous d’accord pour dire que la communication est un besoin essentiel, mais en pratique, les choses se compliquent ! Comme le dit Abraham :
« la communication est comme un train, quand les wagons sont accrochés, que la communication et le lien sont bons, le train avance. Mais si les wagons, la communication se coupent, le train n’avance plus… »
Nous nous sommes donc répartis en groupes de 4-5 personnes pour commencer à discuter. Autour de la table étaient présents ce soir-là des afghans, des soudanais, des mauritaniens, des ivoiriens, des syriens, des coréens, etc. Du côté des français, il y avait des lycéens, des étudiants, des jeunes professionnels, etc.
Concernant les premières rencontres …
La discussion prend bien, et rapidement, des divergences apparaissent : ainsi, concernant les premières rencontres, si pour chacun il y a des questions ressenties comme trop personnelles et intrusives, elles ne sont pas les mêmes en fonction des personnes ou des pays. Ibrahim n’aime pas qu’on lui demande « est-ce que tu travailles ? », pour Aziz, il s’agit plutôt de : « c’est quoi ta religion ? ». Et tandis que la fameuse question « tu viens d’où ? » hérisse certains réfugiés car elle pointe du doigt leur statut d’étranger, elle est très appréciée par d’autres qui aiment à parler de leur pays.
Réaliser ces différences permet déjà de désamorcer des malentendus, et de revenir sur des remarques qui ont pu être perçues comme blessantes par les uns et les autres.
De manière générale, nous sommes tombés d’accord pour dire que toutes ces questions basiques (sur l’origine, le métier, le lieu de vie, etc.) sont souvent ennuyeuses et répétitives, mais qu’elles sont une manière simple de rentrer en contact pour ensuite trouver des intérêts communs et aller vers des discussions plus intéressantes.
Une autre manière d’échanger avec quelqu’un qu’on ne connaît pas peut être de se concentrer sur le quotidien, sur ce qui est en train de se vivre au moment où on rencontre la personne (par exemple lors d’évènements JRS !).
La communication ne passe pas uniquement par les mots …
Et puis, nous avons insisté sur le fait que la communication ne passe pas uniquement par les mots, mais aussi par l’attitude physique : ainsi, un sourire de la personne t’indique qu’elle est d’accord pour rentrer en conversation avec toi. Le regard est capital également ! Regarder vraiment dans les yeux aide à créer de la confiance.
Que faire ?
Nous nous sommes enfin demandés que faire quand la communication devient difficile, quand nous ne sommes pas du même avis que la personne avec laquelle nous discutons. Si nous prenons les échanges avec les autres comme un moyen d’apprendre, plutôt que comme un moyen de convaincre, et d’imposer nos idées, alors nous sommes déjà dans un bon état d’esprit ! Car il n’y a pas de recette miracle, et l’important est d’écouter et de se mettre à la place de l’autre. Ainsi, lorsqu’on débat de la situation politique du pays de quelqu’un, on réveille parfois des souvenirs douloureux chez cette personne, et il vaut mieux alors ne pas insister. Mais nous avons également convenus qu’il ne faut pas toujours éviter les disputes, car elles permettent à la relation de repartir sur des bases saines.
Nous nous sommes finalement quittés en nous réjouissant de ce moment de communication réussie qui nous a bien sensibilisé à l’importance de mieux se comprendre !
Plus d’infos sur l’activité ? Fiche d’activité
Le prochain RDV Café Philo aura lieu le 3 mai à 18 h 30 , en Salle des Comités, 14 rue d’Assas Métro Rennes.
–> Pour s’inscrire et obtenir des informations :
sarah.debarthes@gmail.com – Coordinatrice des Cafés Philo !
Merci à Sarah, pour la rédaction de l’Article.