Mme de Seilhac a accueilli plusieurs fois avec JRS Welcome. Elle livre ici un beau retour sur son expérience.
Lorsque malgré mon âge, 85 ans à l’époque, et le fait de vivre seule, j’ai osé proposer ma candidature pour être famille d’accueil de JRS France, je m’attendais à une réponse négative.
C’est dire ma surprise lorsque son directeur, Antoine Paumard, m’a répondu : « Mais oui bien sûr, venez nous voir ! » Il m’a suffi d’un entretien pour me permettre de découvrir un réseau solide, ouvert, structuré, solidaire. J’ai aussitôt adhéré à sa charte qui répondait à toutes mes interrogations et me donnait une sorte de sécurité : je n’étais pas seule…et je pouvais alors me lancer dans cette aventure car j’étais prête à accueillir au sens réaliste du terme et pas seulement en esprit.
En ouvrant ma porte, j’agrandissais mon espace intérieur et donnais un sens nouveau à mon existence. Dérangée parfois, j’ose le dire, mais si peu au regard de ce que vivaient les personnes que j’accueillais…des liens se sont créés qui demeurent et, pour moi, c’est une leçon de vie que je ne pourrai oublier. Je repense au premier réfugié que j’ai accueilli et avec qui je suis toujours en contact. Yéménite, il avait fait des études de médecine en Algérie. J’ai admiré sa ténacité. Très vite, il avait appris le français, a repris des études à l’Université. Aujourd’hui, il est urgentiste. J’ai été touchée par leur parcours de vie, leur histoire familiale et pouvoir découvrir leur culture a été très enrichissant et gratifiant pour moi. Ces expériences d’accueil m’ont montré qu’à mon âge je pouvais encore être utile aux autres.
J’ai le sentiment d’avoir reçu plus que je n’ai donné. L’affection qu’ils me portent – la plupart me considèrent comme un membre de leur famille -, et le lien que nous avons créé ont élargi mon cœur et ont fait grandir mon envie d’aimer.
Aujourd’hui, il m’a fallu réduire mon espace vital, j’ai quitté mon appartement pour un logement plus petit et je ne peux plus accueillir sous ma tente, mais je n’ai pas fini de dire merci à JRS France qui m’a donné de vivre pour un temps une exhortation évangélique : « J’étais étranger, et vous m’avez accueilli… »