Le HCR estime, début octobre, le nombre de réfugiés de Syrie dans les pays voisins à environ 300 000 personnes. Environ 75% des réfugiés sont des femmes et des enfants, qui sont particulièrement vulnérables et requièrent des dispositions appropriées. Il faut de plus préparer l’hiver qui vient, qui posera des problèmes cruciaux pour des personnes vivant majoritairement sous des tentes.
Tout en soulignant la générosité et l’hospitalité qui caractérisent la réponse donnée aux réfugiés en Jordanie, Turquie, Liban et Iraq, le HCR indique aussi quelques signes que les populations et les gouvernements semblent atteindre un point de saturation.
Avec un nombre restreint mais croissant de demandeurs d’asile syriens arrivant dans les pays de l’Union européenne, le HCR rappelle aux Etats membres de l’UE l’importance de respecter les principes du Système européen commun d’asile. Il s’agit notamment d’assurer l’accès au territoire et aux procédures de demande d’asile, de mettre en œuvre des approches harmonisées en termes de décision pour les demandes d’asile et d’offrir un soutien mutuel entre les Etats membres. C’est l’occasion pour l’UE de mettre en pratique son engagement de solidarité.
Selon Eurostat, entre janvier 2011 et août 2012, l’Union européenne ainsi que la Norvège et la Suisse ont reçu 16 474 demandes d’asile de la part de Syriens. Les chiffres varient selon les pays européens : l’Allemagne en a reçu 5 515, la Suède 2 506, suivie de la Suisse (1 405), l’Autriche (972), le Royaume-Uni (912), le Danemark (908) et la Belgique (796). Les statistiques d’arrivées dans les autres Etats membres sont plus faibles.
Alors que la plupart des États membres procèdent au traitement des demandes d’asile et accordent une protection aux Syriens, les approches observées actuellement sur l’interprétation des critères de protection ainsi que le type de statut et des droits accordés varient considérablement. En Grèce par exemple, le système d’asile ne répond pas aux besoins de nombreux réfugiés en termes de protection. Dans certains pays localisés à la frontière orientale de l’UE, les taux de rejet s’élèvent à plus de 50%. Par ailleurs, certains pays sont davantage susceptibles de tolérer le séjour de Syriens plutôt que de leur accorder une réelle protection. Il y a donc un risque réel que les personnes ayant besoin de protection se verront refuser les droits auxquels ils ont droit en vertu du droit européen ou international et qu’ils seront obligés de se déplacer à nouveau (le plus souvent vers d’autres Etats de l’UE).
ECRE, Amnesty International et la Commission Migrants des Eglises en Europe ont lancé un appel à la présidence européenne pour prendre des mesures urgentes et concrètes en faveur des réfugiés qui fuient le conflit en Syrie.
Ils soulignent la nécessité d’une approche commune entre les Etats membres pour le traitement des demandes d’asile de personnes syriennes, de sorte qu’une même protection leur soit accordée quel que soit le pays d’accueil. Ils demandent à ce que l’accès à la demande d’asile soit facilitée partout en Europe, et, surtout, qu’il soit assuré qu’aucune personne ne soit renvoyée en Syrie.
Voir le rapport du HCR UK
Télécharger le courrier commun ECRE, Amnesty et Eglises en Europe.