Des errants, des passeurs

Le RAIL – Réseau Accueil Immigrés à Lille – a commencé avec succès un accueil de type Welcome sur la métropole du Nord.

Partage de quelques réflexions.

L’errant en migration est dans une situation fragile et est paradoxalement utilisé par un nombre incroyable de personnes : sa propre famille, les politiques, les mafieux, et nous aussi les bénévoles, qui parfois voulons aussi nous les approprier et les utiliser pour des revendications propres, ou pour satisfaire un besoin de donner de l’amour…

Se pose aussi en pointillé la parole des errants, avec les problèmes de traduction, qui nous mettent à distance de ce qu’ils ont à dire… 

Le passage entre des mondes différents est le lieu de tous les dangers pour ceux qui, soit s’y aventurent, soit y sont poussés… Comment intégrer l’idée que les errants doivent trouver un espace qui leur permettent de choisir et de démêler les enjeux considérables dans lesquels ils sont capturés…

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© Prestiani – Migreurop

Ce n’est pas plus simple néanmoins au moment ou ils décident de rester ici : certes, ils trouvent un lieu sécurisant, ils ne sont plus en survie. Mais commencent d’autres défis : par exemple, se rendre compte que sa propre famille l’a envoyé pour la survie du groupe familial et qu’il est un enjeu financier avec des obligations de réussites… Quel poids sur les épaules !

En ethnopsy on poserait la question : à qui appartiennent les migrants ? Envers qui ont-ils des obligations ? Quand leur permettra-t-on d’exister en rapport avec des désirs propres ?…

 Que chaque acteur déjà (famille, politique, bénévole…) se rende compte qu’il capture en fait et polarise ses propres désirs sur l’errant…

Mais nous sommes aussi tous des errants qui cherchons un autre monde, meilleur…
 qui nous permettra de faire le pas-sage… 

Etre « passeur » pourrait être une chose positive !

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