Aux paysans afghans.
L’incantation nocturne interrompit mon rêve,
Et mit soudain le doute
Aux vaines arabesques auxquelles tu te livrais
Pour définir ici les chemins de demain.
Tu découvrais enfin que ces terres rugueuses
Te dépouillaient toi-même
De tant de certitudes.
Le subtil parfum de l’oranger
Te rappelait peut-être
Que ces terres furent longtemps
Des lieux bénis d’Allah,
Avant que l’ennemi, d’ailleurs et d’ici-même,
Provoque le désert.
Un désert fait de roc et de murs en lambeaux.
Pourtant,
Les jardins lumineux des princes d’autrefois
Ont préservé le lien
Aux montagnes géantes qui désignent le ciel,
Aux eaux tumultueuses qui laminent la vie
Et apportent l’espoir,
A ces terres qui luttent pour accrocher les hommes
Aux promesses d’avenir héritées de l’histoire.
Le jujubier alors délivra son secret
Hommes d’ici, vous seuls possédez
Le désir et la force
De transformer ces terres en fertiles vergers
Dont vos enfants seront les princes de demain.
Jalalabad, 25 mars 2011 – JPP
avec l’aimable autorisation de l’auteur