Il était une fois, des aventuriers à la recherche d’un inestimable trésor…
Tout aventurier sérieux commence par étudier son sujet. Il définit son but, il met en place sa stratégie, mesure les risques qu’il encourt et se prépare à éviter les pièges, tel était notre point de départ – nous ne savions rien d’autre :
Notre but : parcourir l’inconnu sans se perdre et mériter le trésor.
Notre stratégie : s’entraider jusqu’au bout car ensemble, on va toujours plus loin.
Les risques : croiser des passants trop pressés, tomber sur des croisements incompréhensibles, perdre patience envers les membres de notre équipe, finir gelé (même trempé), terminer la quête en rampant de fatigue ou ne jamais la terminer et se retrouver quelque part dans les méandres de la capitale.
Pour éviter les pièges : être attentif aux détails, s’armer de patience et communiquer.
Afin de mener notre projet à bien, nous devions d’abord prendre le matériel nécessaire, la langue française était notre meilleur atout. Dès 10h, nous commencions à étudier le vocabulaire de la ville ainsi que toutes les phrases utiles à notre quête : « descendre », « monter », « traverser la rue », « continuer tout droit », « au feu, prenez la deuxième à droite », « excusez-moi je cherche la boulangerie », « pardonnez-moi auriez-vous cet objet dans le coin » et enfin, d’une importance vitale : « je suis perdu(e), pourriez-vous m’aider, s’il vous plaît ».
Nous étions presque prêts à affronter le monde, toutefois, il est bien fou celui qui se lance dans l’aventure le ventre vide ! Heureusement, certains aventuriers n’avaient pas oublié cette prudence ancestrale et ils avaient préparé un déjeuner copieux et délicieux.
Confiants, la tête et le ventre pleins, nous sommes partis vers 13h30 par équipe de 5-6 à la recherche du trésor promis…
Notre aventure commença à Châtelet, labyrinthe aux milles sorties bien connu des Parisiens. L’épreuve était grande et certains s’y sont perdus. Les objets à trouver étaient nombreux et divers : un dessin mural, une décoration en vitrine de magasin, la devanture d’un café… Après avoir traversé le forum des Halles, remonté la rue de Rivoli et être passés devant Saint Germain l’Auxerrois, nous sommes enfin arrivés dans la Cour Carrée.
Notre course se poursuivit à travers le jardin des Tuileries au cœur de la féerie des fêtes de fin d’année. Nous avons admiré la pyramide du Louvre, l’Arc de triomphe du Carrousel et le marché de Noël. De la maison hantée au manège, en passant par la statue du Père Noël et celle de Joseph, tout un monde s’ouvrait à nous. La joie communicative des passants se mêlait à notre allégresse, comme le dit si bien la chanson, « épuisés mais ravis, fallait-il que l’on s’aime et qu’on aime la vie ». Cette joyeuse boucle nous mena jusqu’au Pont des Arts et à l’Institut.
Notre quête s’acheva à la Fontaine Saint Michel (ou au parc de Notre Dame pour les plus courageux) après une longue marche le long du quai François Mitterrand. Nous avions gagné le droit de rentrer et jamais le métro ne nous avait semblé si confortable et si rapide. Assis, les esprits et les téléphones pleins d’images, nous étions des aventuriers vainqueurs du froid, de l’inconnu et des pièges de la capitale. Nous étions heureux car nous avions ainsi découvert la beauté d’une ville aux milles surprises, celle du partage spontané, des rencontres imprévues et des efforts collectifs.
Rentrés vers 17h, nous réclamions notre trésor sachant pourtant, dans le fond de nos cœurs, que le véritable trésor nous le possédions déjà, il était dans chaque pas que nous avions fait aujourd’hui, ensemble, dans le froid et la joie. Cet adage latin fut notre grande récompense : « Qui invenit amicum, invenit thesaurum. » (Qui trouve un ami, trouve un trésor).